Malthus et les ressources économiques

thème: Trop peu de terres cultivables pour une population croissante? Les ressources économiques ne cessent de croitre, malgré l’apparence trompeuse. La famine est vaincue et nous ne mourrons pas de faim.

titre: Malthus et les ressources économiques

Des graphiques illustrent le raisonnement de Malthus, économiste du 19e siècle. On y voit que la population augmente et que la surface de terre cultivable par habitant régresse. Mourrons-nous de faim à long terme. Malthus répondait « oui ». La réponse est pourtant négative. Il faut appliquer le raisonnement d’un bon économiste pour s’en convaincre. Le raisonnement de Malthus a été maintes fois réfuté. L’Histoire économique a réfuté Malthus. Mais aussi le raisonnement logique a réfuté Malthus.

Il n’existe pas de « ressources naturelles ». Il existe de la matière exploitée ou non. Lorsqu’elle n’est pas exploitée, une matière n’est pas une ressource pour quiconque. Nul ne sait qu’elle existe ou qu’elle aurait de la valeur.

Le client achète des marchandises. Ces marchandises répondent à une utilité pour un certain besoin. Il choisi de répondre à son besoin en choisissant la ressource économique de son choix. Toute ressource économique est substituable par une autre. Pour le client, il n’existe donc pas de ressources naturelles. Il existe seulement des ressources économiques substituables. Chaque jour des gens créent plus de richesses qu’ils n’en consomment. Leur production est une ressource pour d’autres. Ainsi chaque jour la quantité de ressources économique s’accroît.

Pour celui qui exploite la matière, il existe un capital qu’il a acheté, qu’il exploite et qu’il peut vendre. Que ce capital consiste en matière, c’est une évidence. Tout est matière. Si telle matière devient trop cher, le client trouve une autre ressource pour répondre à son besoin. Si elle n’existe pas, un autre l’inventera et lui vendra.

À propos gidmoz
libertarien, ingénieur

16 Responses to Malthus et les ressources économiques

  1. Galuel says:

    « Que ce capital consiste en matière, c’est une évidence. Tout est matière. »

    Allons bon…

    Mpffff

  2. Malthus et ressources naturelles.

    Je ne suis pas spécialement malthusien, mais il me semble que l’ami gidmoz, une fois de plus, pousse un peu loin le bouchon.
    Il suffit pour le voir de remplacer « ressources naturelles » par « ressources limitées », en prenant pour exemple, au hasard, air (pur) eau (potable) charbon et gaz.
    Difficile de penser que ce ne sont pas des ressources limitées.
    En revanche, sur le nucléaire, on sait que des surgénérateurs permettraient de retraiter les déchets déjà accumulés en assurant une indépendance énergétique pendant 3 siècles. Et que des réacteurs à fusion – encore à tester à partir de l’expérience iter – n’auraient, eux, aucun déchet radioactif.

    Alors ….

    • gdm says:

      @Bruno Lemaire
      Il n’y a pas de marché de l’air puisqu’il n’y a pas de droit de propriété sur l’air. On peut donc dire que la qualité de l’air est un échec du marché. Et même, c’est un échec du libéralisme. Mais l’État ne fait pas mieux non plus sur cette question.

      L’eau potable est produite en usine à un certain coût. La matière première, eau salée, ou eau fluviale, pour fabriquer cette eau potable est abondante. La ressource « eau potable » est une ressource produite par l’industrie de l’homme. L’eau potable n’est pas une « ressource naturelle ».

      Le charbon est abondant. Peut-être 1000 ans de réserves estimées au rythme actuel. La question n’est pas l’épuisement de ce minéral sur Terre. Là encore, pour les clients, le charbon est une marchandise vendue. Les producteurs ont investit pour extraire et produire du charbon vendable.

      Les réserves de gaz sont inconnues. Peut-être plusieurs centaines d’années de consommation au moins. Le gaz est une marchandise produite par des producteurs qui ont investit. Toute marchandise est une ressource économique.

      La matière ignorée de l’homme n’est pas une ressource économique. Encore moins une prétendue « ressource naturelle ». La matière est une ressource si elle sert à l’homme. Sinon cette matière n’est une ressource pour personne.

  3. Malthus n’avait pas tort, au contraire il avait raison avant l’heure.
    C’est pour un temps seulement que le progrès technique nous a permis d’exploiter plus vite les ressources en énergie fossiles et de développer ainsi de haut niveau de productivité agricole (engrais, mécanisation, transport). Quand il n’y aura plus de pétrole, cette productivité s’écroulera. Les émeutes de la faim en sont les prémisses. Beaucoup de pays ne vivent déja que grace aux importations (cf l’Egypte par exemple).
    De plus une certaine modération démographique est bien la seule façon de laisser de la place aux autres espèces vivantes. Notre nombre augmente mais pas celui de la surface terrestre.

  4. gdm says:

    @Didier Barthès
    Le raisonnement de Malthus est simple et semble robuste. La quantité de terres arables est limitée par la surface terrestre. La population mondiale croit sans cesse. Il existera nécessairement un moment où cette Terre sera insuffisante pour nourrir toute la population sur Terre.

    L’élévation du niveau de vie au 19e et au 20e siècle a donné tort à Malthus. La création de richesse s’est amplifiée. Les populations sont plus riches et se nourrissent mieux. Le progrès des deux siècles précédent est-il une réfutation valable de la théorie de Malthus? ou bien Malthus aurait-il eu raison trop tôt? La pénurie mondiale est-elle pour demain? Ou bien n’aura-t-elle jamais lieu?

    Je soutiens que la théorie de Malthus est erronée à chaque étape de son raisonnement. Sa théorie est fausse, et sera nécessairement fausse aussi dans le futur, même à très long terme. Mon raisonnement ne se fonde pas sur un optimisme confiant et aveugle. Il ne se fonde pas non plus sur une vision à court terme en tentant d’évaluer des quantités consommables dans les décennies, dans les siècles à venir. Mon raisonnement se fonde sur une analyse de la création de richesse et de la pénurie.

    La création de richesse provient de l’échange volontaire. L’échange est le principal moteur de la création de richesse dans le monde. Plus les hommes échangent plus ils s’enrichissent. Le commerce enrichit bien plus que l’industrie. Un service est une richesse crée par un échange de travail contre de l’argent. La richesse et le progrès provient de l’homme, non pas de la matière utilisée par l’homme.

    Ce concept de création de richesse s’applique dans tous les compartiments de l’activité humaine, dans toute innovation technique ou commerciale. Toute matière est substituable par une autre. Une chose chère aujourd’hui le sera moins demain. Et inversement, certains choses abondantes aujourd’hui seront plus chères demain. Chacun peut substituer son moyen de répondre à un besoin. De nombreuses « choses » peuvent répondre à un besoin humain.

    Mon raisonnement abstrait peut s’exprimer de manière plus concrète selon chaque argument malthusien. ce raisonnement suscite de nombreuses questions, de nombreuses interrogations. Ainsi, vous soutenez que le progrès agricole proviendrait de l’exploitation des « énergies fossiles ». Il est possible de faire une analyse économique sensiblement différente des causes des progrès de l’agriculture.

    Le pétrole deviendra plus cher lorsqu’il sera plus rare. Il y aura donc toujours du pétrole. Il est donc inexact de dire « quand il n’y aura plus de pétrole ». Le pétrole peut être substitué par le charbon dans toutes ses applications. Mais à un coût supérieur.

    Votre analyse des causes des émeutes de la faim est contestable. La cause de la faim est, amha, toujours juridique et plus exactement politique. Lorsque le droit de propriété est respecté et protégé, lorsque chacun a la liberté de s’associer, c’est a dire de créer des sociétés commerciales, il ne peut pas exister la faim. Des processus économiques s’y opposent naturellement.

    Réduire la population ne « laisse pas la place à d’autres ». Chacun produit plus de richesse qu’il n’en consomme. Plus la population est nombreuse, plus les échanges sont nombreux, plus chacun s’enrichit. Chaque naissance est une richesse, non seulement pour la famille, mais pour tous. Chaque massacre est une destruction. Le concept de »modération démographique » est un raisonnement fondé sur le monde comme un gâteau à partager. C’est une conception, amha, erronée.

    • A GDM

      Bonjour,

      Sur le fond nos analyses divergent et en effet je crois que notre « progrès » résulte de notre consommation du capital de la planète et non de l’utilisation des seules intérets. Comme nous sommes dans un monde fini, il n’y pas de prolongation possible. Cela nous entrainerait dans un débat bien long que d’en discuter ici. Aussi je veux simplement répondre sur deux points.

      L’un simplement technique
      Peut-être me suis je mal exprimé, mais quand je parlais de laisser la place à d’autres je ne parlais pas d’autres hommes, je voulais dire d’autres espèces vivantes (des animaux donc). Je crois en effet que notre densité exclut la présence du reste du vivant. Pourrait on avoir, par exemple, des lions ou des tigres en Belgique ou dans l’ensemble du Bénélus ? Non c’est impossible on ne peut faire vivre ces animaux dans des pays aussi peuplés ? Or je crois que la beauté du monde exige que la Terre conserve sa biodiversité, la densité humaine s’y oppose (vous remarquerez d’ailleurs que les Etats-Unis ou plus encore le Canada,(pays pourtant vilipendés par les écologistes pour leur consommation individuelle importante) ont encore une grande faune, cela est lié à leur faible densité de peuplement (surtout pour le Canada bien sûr).

      Le second concerne le pétrole
      Si si, je maintiens, un jour il n’y aura plus (ou presque plus) de pétrole. Votre raisonnement qui fait simplement monter le prix du pétrole en fonction de sa rareté ou de la difficulté d’accès me semble inadapté à la situation. Ce raisonnement s’applique parfaitement à une matière premiere non énergétique (l’or par exemple, s’il y en a moins, le prix augmente et on peut faire des efforts plus coûteux pour s’en procurer).
      Pour le pétrole c’est très différent, car le pétrole produit de l’énergie et pour y accéder il faut de l’énergie, il arrive un moment où l’énergie pour extraire un litre de pétrole dépasse l’énergie que celui-ci fournira .A ce moment alors, et quelque soit son prix (c’est là la différence avec les matières première non énergétique) il n’y a plus de pétrole disponible (même s’il en reste un peu sous Terre). C’est ce que j’appelle la fin du pétrole.

      Il est temps selon moi que les économistes fasse entrer le monde physique dans leur champs d’études. Les richesses naturelles ne peuvent éternellement être comptabilisé qu’au seul regard du coût à leur accès. Il y a quelque chose de plus importants qui a fondamentalement trait à la finitude de notre monde. La beauté, le respect du monde nous engage pour l’avenir. Le tigre par exemple n’a pas de prix mais nous en avons tué 97 % en un siècle. Il faut bien sortir de ce piège infernal et selon moi, maîtriser la densité de peuplement humain est incontournable, même si c’est tabou.

      Bien cordialement

  5. gdm says:

    @Didier Barthès
    Le capital est toujours possédé par un individu singulier. Le capital appartient toujours à quelqu’un. Un droit de propriété collectif est impossible à définir juridiquement. Il n’existe donc pas de « capital de la planète », sauf à changer le sens des mots. A fortiori, le concept des intérêts que fourniraient ce capital est impensable.

    Ensuite, vous affirmez que nous vivons dans un « monde fini ». Que signifie, pour vous, un tel concept? Puisque vous l’utilisez comme argument, vous devrez expliquer et expliciter ce concept de « monde fini » dans votre discours. La planète a des dimensions. L’imagination humaine n’a pas de limite. La complexité n’a pas de limite. La création des richesses individuelles n’a pas de limite. Les besoins humains n’ont pas de limite. L’imagination humaine n’a pas de limite pour répondre à un besoin humain.

    Qui, selon vous, dirait à qui de « laisser la place » afin que plus d’animaux vivent? Qui donc? un État totalitaire? Et à qui le dire? aux futurs parents? Cette perspective est glauque. Les races d’animaux domestiques ne risquent pas l’extinction. Chacun est libre d’avoir le sens de la beauté qu’il a. Je ne conteste pas le vôtre. Chacun est libre de posséder les choses qui lui semblent belles. Mais nul ne peut légitimement imposer à son voisin de préférer une chose à une autre. Votre voisin possède une chose qui lui semble plus belle que ce que vous trouvez beau. Vous n’avez aucun droit de lui refuser ce droit. Chacun utilise son droit de propriété comme il le veut.

    Pour la bio-diversité. Si vous pensez que la sauvegarde de telle espèce est précieuse pour vous, vous pouvez l’acheter avec son environnement, et avec votre argent. Sinon, souffrez qu’un autre propriétaire préfère sur ce même lieu élever ses enfants ou produire pour gagner sa vie. Vous n’avez aucun droit pour lui interdire de réaliser son projet personnel sur sa propriété. Sauf, si vous souhaitez un État totalitaire afin d’imposer aux autres, contre leur gré, vos préférences personnelles.

    Si le pétrole dépasse un certain prix, il deviendra moins onéreux de produire les mêmes produits avec du charbon. J’avais entendu que ce seuil aurait été autour de 300 euros le baril. Si ce chiffre est vrai, ce que j’ignore, le pétrole sera moins consommé au profit du charbon. Et peut-être reviendrons nous plus souvent aux matériaux en bois.Lorsque le prix de l’énergie augmente, on en consomme moins.

    Vous parlez de « ressources naturelles ». Ce concept est un faux concept. Il n’existe pas de ressources naturelles ». Il existe seulement de la matière possédée ou non par un producteur. Ce producteur a trouvé ou acheté cette matière. Ce producteur la vend à des clients. les clients achètent une marchandise et non pas une « ressource naturelle ». La ressource est ici purement un concept économique.

    Vous parlez de « maîtriser la densité du peuplement humain ». Le mot « densité » me semble hors du sujet sur le peuplement. L’État chinois avait oeuvré pour l’enfant unique. Prônez-vous de telles lois? ou bien une taxe sur les enfants? Des parents responsables ne font pas plus d’enfants que ceux qu’ils peuvent nourrir. Sinon, les enfants mourraient de faim ou de manque de soins. Pendant des millénaires, la population a été ainsi régulée par la richesse possédée par les parents. Il n’est pas nécessaire de confier à l’État le soin de fixer des lois pour « maitriser le peuplement ». La richesse des parents est un « mécanisme » plus satisfaisant.

  6. Par capital de la planète j’entends la quantité fixe de ressources non renouvelables dans lesquelles nous puisons .Oui je pense qu’il s’agit tout à fait d’un capital dont le prorpriétaire est l’ensemble des êtres vivants sur notre Terre. L’utiliser et le détruire consiste bien à puiser dans le capital. Vivre sur les intérets consisterait à vivre sur des ressources renouvelables qui n’épuisent pas un stock fini (exactement comme on vivrait des interets d’une somme d’argent placées sans toucher au capital). Les concepts m’ont l’air tout à fait clairs et ce principe, vivre sur les interets me semble sain.

    Sur le second point, nous vivons dans un monde fini, Oui tout simplement, de dimensions finies (12 756 km de diamètre, pas un de plus) avec des quantité finies de tout ce qui s’y trouve.
    Vous opposez à cela l’infini de l’imagination humaine, mais en faisant cela vous mettez sur le même plan du matériel et de l’immatériel ! Les hommes vivent bien de quantités matérielles et nous avons besoins de cela. Notre imagination n’inventera pas les kilomètres carrés,ni les espèces disparues.

    Troisième point, le charbon prendra peut- être la suite du pétrole, mais au prix de désastres environnementaux importants compte tenu des émissions pollutantes que génère sa combustion. Et surtout, de toute manière la question de son épuisement se posera dans des termes identiques même si c’est un peu plus tard (il reste plus de charbon que de pétrole mais le jour ou gaz et pétrole seront épuisés, la demande de charbon explosera).

    Autre point : les animaux, vous semblez prendre cette préoccupation comme secondaire, mais imaginez ce que serait un monde sans plus de vie animale hors nos animaux domestiques ? La dessus, peut-être est ce une différence fondamentale de conception, mais ce monde me semblerait effroyable et je n’en veux pas. Voyez notre courbe actuelle de démographie, nous gagnons un milliard tous les 13 ans alors que nous avons mis plusieurs dizaines de milliers d’annés pour atteindre le premier milliard, la pente est infernale, et cette pente condamne le regne animal .Les hommes s’ils veulent etre nombreux sur la Terre doivent dabord durer et dans ces conditions là nous ne durerons pas. Alors à quoi cela sert d’etre 10 milliards demain si c’est pour être 0 après demain. Mais j’insiste c’est pour moi un devoir moral que de respecter les autres espèces.

    Quand au mot maîtriser, j’appelle tout simplement les choses par leur nom, si nous ne maîtrisons pas la démographique (cela n’a rien de dictatorial) alors nous laisserons les contraintes externe le faire à notre place, et soyez sûr que cela sera beaucoup plus dur et beaucoup moins démocratique. Plus nous attendons plus nous aurons demain des contraintes forte ou des mesures autoritaires pour le faire. Que donnerez vous à manger aux 160 millions d’Egyptiens qui s’entasseront sur un territoire utilisabel grand comme la Belgique et aux 450 millions (oui !) de Nigérians qu’on attend pour la fin de ce siècles. Moins nombreux nous pourrions leur donner plus, maitriser la natalité me semble un nécéssité.

    • gdm says:

      @Didier Barthès
      1er point, sur le prétendu « capital de la planète ».
      Une matière, une chose, dont tous ignorent l’existence n’a de valeur pour personne. Un raisonnement qui postulerait qu’une chose, inconnue de tous, aurait de la valeur pour un individu serait invalide.

      Ma remarque de forme est d’autant plus importante que vous utilisez ensuite le mot « nous ». Or il est impensable qu’une chose ait plusieurs propriétaires simultanément. Aucune propriété collective ne peut exister. Ou alors, ce n’est plus une propriété au sens usuel du terme. C’est un concept poétique qui ne peut pas être valablement utilisé dans un raisonnement. Un tel raisonnement qui prétendrait l’existence d’un « nous » est donc, a priori, invalide.

      Parler ensuite de « puiser dans le capital » est, encore une fois, un concept impensable, et indéfinissable. La raisonnement que vous faites suggère une sorte de comparaison implicite entre les réserves alimentaires d’une famille et la production de marchandises utiles aux clients. Cette comparaison est juridiquement invalide, et philosophiquement fautive.

      Vous précisez ensuite votre emploi du mot « intérêts », mot que vous aviez utilisé. C’est bien ce que je craignais. Vous confondez un capital avec des choses qui n’appartiennent pas à personne et qui sont inconnues de tous. Ensuite, vous persévérez dans votre erreur en comparant d’autres choses, connues ou inconnues, avec les intérêts d’un prêt. Il est parfois utile d’user de métaphores pour expliciter un raisonnement. Mais, ici, la métaphore est fautive. Elle induit des raisonnements inexacts.

      Vous dites « Les concepts m’ont l’air tout à fait clairs ». Vous confirmez ainsi que vous élevez cette métaphore au rang de concept, au rang de principe de raisonnement. Or, amha, cette métaphore est, essentiellement, fausse. Cette métaphore contient, en elle-même, les prémisses erronées des raisonnements qu’elle inspire.

      2ème point, sur votre thèse d’un « monde fini » (à suivre)

  7. yoananda says:

    Vous vous trompez sur ce point Gidmoz,
    vous confondez richesse et nourriture.
    Malthus avait raison, et la crise actuelle en est un début de preuve :
    http://yoananda.wordpress.com/2011/07/01/le-mur/

    Malthus ne parle pas d’augmenter la richesse, mais la nourriture … on peut échanger tant qu’on veut sur nos ordinateurs et créer une économie virtuelle infinie … on n’en mourra pas moins de faim.

    Le pétrole et ses applications ont permis une « parenthèse » dans l’histoire humaine.
    A moins de demain trouver une nouvelle source d’énergie, et de nouvelles technologies pour nous fabriquer de la nourriture, et a moins de convertir la biomasse des animaux d’élevage en biomasse humaine, nous allons très vite atteindre le point de décroissance de la population.

    Bien sur on pourra toujours dire, malthus avait tort, c’est à cause de la guerre … parce que mourant de faim les populations vont forcément réagir et se faire la guerre (demandez aux révoltés arabes ce qu’ils en pensent)…. mais il n’en restera pas moins qu’on aura touché un « mur ».

  8. gidmoz says:

    @Yoananda
    Vous semblez limiter le raisonnement de Malthus à la nourriture. Le raisonnement de Malthus s’appliquerait de la même manière à toutes les matières qui sont dans le sol de la Terre. Son raisonnement est erroné, autant pour la nourriture, que pour tous les autres produits qu’on trouve dans le sol. Mais limitons nous ici à l’exemple de la nourriture.

    L’essor important de la production mondiale est un fait qui est contraire à la thèse de Malthus sur une prétendue limitation de la capacité des hommes à produire de la nourriture. La nourriture est une ressource économique. Elle est produite par d’autres ressources économiques. Cette production est décidée par des hommes qui utilisent des ressources économiques pour produire ce qui se vend.

    La nourriture est une marchandise produite comme toute autre marchandise. La seule limitation à la production de nourriture est l’argent, c’est à dire les ressources que le producteur accepte de consacrer à les produire. S’il existe un marché, des producteurs produiront de la nourriture. L’erreur de Malthus n’est pas d’avoir deviné des nouvelles inventions. L’erreur de Malthus est d’avoir ignoré que l’homme innove sans cesse.

    Prenons l’exemple de la nourriture. Il est possible de créer de la nourriture de milliers de manières possibles. Avec de l’eau et de l’énergie, l’homme produit de la nourriture. La terre agricole est une ressource économique substituable, comme le sont toutes les autres ressources économiques. Ainsi certaines usines produisent de la nourriture synthétique produite par des bactéries, donc sans aucune terre agricole. Les animaux aiment bien cette nourriture. L’adapter au gout humain est possible.

    Les mines de charbons, aujourdhui découvertes, permettent, au rythme actuel de consommation d’énergie, de produire de l’énergie pendant 1000 ans. La fin du pétrole n’est pas prouvée. Mais si le pétrole n’existait plus, le charbon se substituerait au pétrole dans tous ses usages. Les ingénieurs chimistes savent en effet utiliser le charbon pour produire de l’essence, du plastic et tous les autres dérivés du pétrole.

    Le gaz de schiste est une autre technologie qui augmente encore la capacité de l’homme à produire de l’énergie.

    Des faits peuvent convaincre. Mon bref raisonnement abstrait proposé dans mon article est pourtant, selon moi, plus pertinent, plus logique, plus irréfutable. C’est bien ce raisonnement abstrait qui est, selon moi, la meilleure preuve que Malthus aura toujours tort, même dans 1000 ans.

    • yoananda says:

      @gidmoz,

      je comprends, mais je ne suis d’accord ni avec le raisonnement, ni avec les données empiriques.
      La terre étant une boite de pétri, les cellules que nous sommes croissent jusqu’à atteindre les limites. Nous avons un apport permanent du fait du soleil, donc nous pouvons atteindre un certain équilibre, mais mathématiquement, tout la masse de la terre ne pourra pas être transformée en biomasse humaine. Donc la croissance humaine ne peut être exponentielle comme elle l’est indéfiniment.

      De toute manière, cela s’est déjà produit par le passé. Les cyanobactéries ont « tout bouffé » (le CO2) et se sont suicidée en saturant l’atmosphère d’O2, ce qui nous a permis d’exister. Rome a cru jusqu’à la limite de sa boite de pétri et a disparu et 1000 ans de galère avant d’inventer le moteur à vapeur. Il y a plein d’autres exemples.

      Rien ne dit que la croissance perpétuelle soit la règle. Au contraire, tout dans la nature montre le contraire. Ce sont des cycles.

      Mais peu importe. Mes recherches m’amènent à penser qu’on a atteint le 2ème pallier d’une série de 3 concernant le pétrole. Les charbon et les gaz de schiste ne compenseront pas (d’après mes recherches … par exemple le pétrole, on a atteint aussi le pic … non pas en volume, mais en pouvoir calorifère). Donc j’estime que d’ici 10 ans, on devrait avoir la réponse … si on est toujours la, car si j’ai raison, ca va barder.

      Donc RDV dans 10 ans pour en re-discuter. lol

  9. gidmoz says:

    @yoananda
    Par vos comparaisons, j’imagine quel a pu être votre cheminement intellectuel pour fonder vos convictions. Mais votre évocation ne constitue pas, en lui-même, un argument pertinent dans notre débat.

    En effet, votre comparaison de la Terre à boite de pétri est contestable. Je rappelle au lecteur qu’une boite de pétri est une petite boite en plastic de 10 centimètres dans laquelle un biologiste fait pousser des micro-organismes. Vous aviez pu comparer la Terre à la tragédie des habitants de l’Ile de Pâques. Une telle comparaison aurait permis un débat constructif.

    L’espace vital des micro-organismes de la boite de pétri, leur durée de vie, leur capacité de produire leurs propres ressources de survie se compare mal à la surface du Globe terrestre, peuplée d’êtres humains. Votre exemple ne dit pas quelle serait la nature de cette prétendue limite. Et il ne dit rien non plus si cette limite serait atteinte dans 10000 ans ou dans 100000 ans.

    Vous ne dites rien de la nature de cette « croissance humaine ». Croissance de quoi exactement? Croissance du nombre d’habitants? Je viens de vous démontrer que les êtres humains peuvent se nourrir pendant encore au moins 1000 ans. Tenter de prévoir les besoins et les production 1000 ans à l’avance est nécessairement erroné. Agir selon une prétendue connaissance de ce qui se passera dans 1000 ans est nécessairement erroné.

    Votre référence aux cyanobactéries vise une période qui a duré des centaines de millions d’années. Là encore, une telle durée est incompatible avec une argumentation pertinente pour l’action immédiate.

    Ensuite votre analyse historique, politique et économique de l’antique empire Romain est insuffisante. Les causes de la chute de l’empire romain n’a rien à voir avec une boite de pétri. Selon L’économiste Philippe Simonnot, l’empire romain vivait de conquêtes perpétuelles territoriales. Et l’oligarchie romaine vivait d’un impôt sur ces provinces de plus en plus éloignées. Le cout de pacification de l’empire est devenu trop important à cause des distance trop grande. Ce cout a fait implosé l’empire. Ce schéma me semble explicatif acceptable.

    Vous dites que « la croissance perpétuelle n’est pas la règle ». Je ne crois pas qu’il puisse exister une telle règle historique de cette nature. Elle ne peut pas refléter l’action humaine. Les prétendues règles ou lois historiques me semblent être du charlatanisme. Elles ne peuvent pas exister.

    Enfin, vous parlez du pouvoir calorifère du charbon et gaz de schiste. Vos recherches m’intéresse. Mes informations étaient que les réserves connues mondiales sont suffisantes pour des siècles de consommation. Vos recherches corroborent ou infirment-elles cette affirmation?

    Je ne raisonne pas globalement, mais au travers de l’action de chaque individu et de son comportement pour s’adapter aux divers changements. Ma méthode conduit à des résultats opposés au raisonnement global. Ainsi, je démontre que nul individu ne subira de perte à cause des inondations climatiques. https://gidmoz.wordpress.com/2012/01/09/le-cout-nul-des-inondations-climatiques/

    • yoananda says:

      certes,
      la comparaison avec les boites de pétri souffre de plusieurs dissemblances.
      Vous voulez une date ?
      Disons 7 miliards en 2011, 3,5 milliards en 1967, soit un doublement en 44 ans, disons 50 ans pour faire plus simple.
      100 ans = X4. 200 ans = X16, 300 ans = X64, etc…
      La biomasse totale de la terre est de 75 milliards de tonnes …
      la biomasse humaine 100 millions de tonnes (0.13%, soit 1/770ème) de la biomasse de la terre.
      Biomasse qui double tous les 50 ans.
      1024=2^10, donc en 500 ans, on aura tellement d’humains que la biomasse sera entièrement humaine. Plus aucun animal, ni plante, ni bactérie, rien que des humains, et probablement du soleil vert pour se nourrir. lol

      500 ans, ce n’est pas énorme a l’échelle géologique. C’est même quasi instantané.

      Ca réponds a votre question ?

      Évidement, nous n’irons pas jusque la, on va au moins garder les chiens et les chats comme animaux de compagnie, et probablement un peu d’herbe aussi.

      Mais la question n’est même pas la. La croissance démographique est plus rapide que la croissance énergétique. La part d’énergie disponible pour chacun stagne depuis 1979, et maintenant à commencé son déclin. 7 milliards, ou peut être 10 milliard sera le grand maximum qu’on aura atteint. Après, on aura tout « bouffé », il restera le pétrole en antarctique a aller chercher …

      Je suis au courant des « réserves » gigantesques qu’il reste. En réalité, les réserves sont infinies… ça ne change rien. Ce qui compte, ce n’est pas la taille du verre, mais la taille de la paille. Des réserves d’hydrocarbures, il y en a pour des millions d’années sur Vénus par exemple. Et même l’énergie solaire serait suffisante. Le problème, c’est qu’on n’a pas les moyens de la récupérer « facilement ».

      On est en train d’atteindre nos limites, de la même manière que Rome a atteint les siennes. Et les solutions miracles, algues vertes, piles a hydrogène, et autres gogogadgets pour bobos ne sont que des attrapes nigauds, quand on creuse vraiment ce qu’il y a derrière.

      Donc, on parle bien de malthus la … et donc de la croissance de la population. Lisez mon article « le mur », c’est quand même assez « frappant ». La croissance humaine ne pourra pas être ni infinie ni exponentielle indéfiniment. Je ne vois même pas pourquoi ce n’est pas évident pour vous.

      Vous êtes trompés par la découverte unique et exceptionnel du pétrole et ce qu’elle à permis.
      Malheureusement, il n’y pas d’autre découverte à l’horizon. Et après le pétrole, il va falloir réduire la voilure, donc réduire la population. Ce n’est pas qu’il « faut », c’est juste ce qui se produira. D’une manière ou d’une autre.
      Sachant que les 2 guerres mondiales sont a peine visibles sur la courbe de croissance démographique, je crois pouvoir dire que si cette courbe décline, ce sera la preuve définitive.

      Je prétends que d’ici 10 ans, on observera la courbe énergétique décroître. Et d’ici 20 an 30 ans, la courbe démographique suivra.

      Quand au réserves de charbon, je ne sais plus, c’est quelque part sur mon blog, peut être même dans l’article « le mur » déjà mentionné.

      L’humanité s’en remettra, et trouvera autre chose, peut-être dans 50 ans, peut-être dans 1000 ans, je ne sais pas. 1000 ans, c’est rien a l’échelle de l’histoire. C’est d’ailleurs 1000 ans qui se sont produit après la chute de Rome, avant que nous ne trouvions autre chose que ce qui marchait à l’époque….
      On est exactement dans la même situation. Tellement de similitudes que c’en est même « époustouflant » …

      J’ai lu (mais je n’ai pas mémorisé) que le même sort était arrivé a d’autres civilisations. Mais je ne souviens plus. C’était en anglais, un truc du genre « how civlisation collapses » …

      Pour conclure, encore une fois, le temps tranchera. Je pense que d’ici 3 ans, on commencera à y voir plus clair, et d’ici 10 ans, ce sera une certitude. Enfin, je n’ai plus vraiment de doutes pour ma part après toutes les recherches que j’ai faites. Les militaires se préparent déjà aux catastrophes (ils les anticipent pour 2015 environ – ca varie selon les pays).

  10. gidmoz says:

    @yoananda
    Vous évoquez un scénario catastrophe pour l’humanité dans 500 ans. Votre scénario est fondé sur des estimations du nombre d’individus sur Terre, et sur des quantités de nourriture. Ce scénario vous semble plausible. Il vous semble être un tel risque qu’il faudrait, dès maintenant, agir afin d’éviter cette éventualité.

    Vous posez ainsi le problème de l’avenir de l’humanité dans 500 ans en termes de ressources en nourriture.

    Chaque parent est responsable de l’avenir de ses propres enfants. Chaque famille choisit le nombre de ses enfants. Dans les temps anciens, on mourrait de faim si on ne parvenait pas à se nourrir ou à nourrir sa famille. C’était une régulation automatique qui semblait logique à tous. Les voleurs tentaient de voler en bande organisée. Mais les propriétaires se rassemblaient pour les éloigner, voire pour les occire. Le pire scénario catastrophe ne peut pas être pire que celui-là. Nos ancêtres l’ont bien connu à chaque génération. Cette crainte du lendemain faisait partie de leur vie. Le courage au combat était alors la première qualité d’un homme capable de défendre sa famille.

    Ce scénario catastrophe n’est pas la fin de l’humanité. Il ne justifie, en Droit, aucune mesure sociale que pourrait prendre aujourdhui un État. Les humains qui n’existent pas encore n’ont aucun droit. Chacun a le droit de les ignorer. Ils ne peuvent pas nous dicter une conduite puisqu’ils n’existent pas. Non, il ne s’agit pas d’égoïsme idiot, mais de logique juridique essentielle à la paix sociale.

    Le droit de propriété est un moyen de régulation des naissances dans chaque famille. Chaque parent a le souci d’avoir une progéniture qui puisse transmettre ses valeurs et ses biens. Mais le raisonnement statistique de la population nie chaque décision individuelle et familiale. Ce mécanisme autorégulateur des naissances modifie sensiblement vos prévisions numériques.

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