l’argent des impôts est-il utile?

Catherine: Les vrais perdants sont ceux (modestes en général) qui paient leurs impôts, car c’est eux qui compensent et paient pour les fraudeurs. Je croyais que les Suisses étaient réglos…mais ils sont aussi pourris que ceux qu’ils dénoncent

Gidmoz: Ceux qui réussissent à ne pas payer l’impôt enrichissent d’autant le pays. Un euro d’impôt en plus, c’est un euro de production en moins. Ne pas payer son impôt enrichit le pays.

Catherine: Faux. s’il y a dix personnes qui doivent payer 20 000 francs de taxes pour faire fonctionner le pays normalement, il doivent payer 2000 chacun. SI 5 trichent et ne paie pas les 5 restants, honnêtes devront payer 4000 euros. résultat : il y a plus d’argent pour acheter les produits de ces tricheurs et ils l’auront bien cherché. les 5 honnêtes déjà démunis se retrouvent au chômage : c’est exactement ce qui se passe en ce moment en France, merci les tricheurs…

Gidmoz: L’erreur de votre argument tient dans votre croyance qu’il serait nécessaire d’une certaine somme « pour faire fonctionner le pays normalement ». Moins l’État dispose d’argent, mieux le pays fonctionne. Plus l’État dispose d’argent, plus l’État détruit les richesses, aggrave la pauvreté.

Catherine: juste mais le réajustement prend des années ou ne se fait jamais… il faut bien payer les fonctionnaires les intérêts de la dette, c’est incompressible

Gidmoz: Non, un fonctionnaire licencié retrouvera aussitôt du travail en un mois dans le privé. De plus il produira des richesses certainement utile puisqu’un client les achètera. La richesse du fonctionnaire augmentera, la richesse de son client aussi, et la richesse du pays aussi. Sauf si l’Etat interdit d’embaucher.

Catherine: je ne vois pas comment vos fonctionnaires licenciés pourraient retrouver du travail dans le privé alors que le chômage atteint des records

Gidmoz: la SEULE cause du chômage français est l’accumulation des interdictions de travailler. C’est l’OCDE qui l’écrit dans un rapport. Sinon, le chômage est inexistant pour un freelance. le temps de trouver son client se compte en jours ou en semaines

Catherine: Si c’était vrai il n’y aurait pa tant d’entreprises qui déposent leur bilan

Gidmoz: Les économistes savent bien les causes du chômage français. mais les politiciens n’osent pas abroger le code du travail pour ne pas déplaire aux syndicats.

Catherine: vous voulez dire supprimer tous les droits des travailleurs ?

Gidmoz: C’est le contrat libre qui donne le maximum de droit à chacun, qui optimise le gain de chacun des deux co-échangeurs. Ici, un vrai contrat de travail, sans interdictions légales diverses, est nécessairement optimal pour l’employeur et pour le salarié. La loi supprime des droits du travailleurs. Pour s’en convaincre, il suffit d’observer que le freelance, donc entrepreneur libre de son contrat, reçoit 3 fois plus que le salarié faisant exactement le même travail.

Catherine: Gidmoz, soyons sérieux, vous êtes intelligent, observateur. Ouvrez les yeux et regardez comment les employés sont traités dans les pays où n’existe aucun droit du travail… c’est ce que vous souhaitez pour nous ? pourquoi pas rétablir l’esclavage tant qu’on y est. Je crois percevoir à travers les échanges que j’ai pu avoir avec les libertariens qu’ils souhaitent faire partie d’une caste qui gagnerait beaucoup d’argent au mépris des employés qui sont bien le dernier de leurs soucis. Ils essayent de nous endormir avec des théories à dormir debout, d’un monde du travail bisounours… Vous savez parfaitement comme la réalité est brutale et cruelle. En plus de ça ils ignorent complètement la crise actuelle. et ne me dite pas que tout le monde peut devenir entrepreneur…. qui fera marcher vos machines ? des robots ?

Bertrand: Ce qui est brutal c’est un contrôle fiscal. Ce qui est cruel c’est un redressement URSSAF. Voici les 2 raisons majeures qui expliquent le nombre si important de disparitions d’entreprises. Bonne soirée !

Gidmoz: Par exemple, aux USA, il n’y a pas de Code du Travail. Et cela permet aux salariés d’être payés deux fois plus. Le niveau du salaire provient de l’offre et de la demande. La loi qui impose ne peut que réduire les salaires et empirer les conditions de travail. Encore une fois, c’est du bon sens de le comprendre. Deux individus négocieront au mieux de leurs intérêts afin d’optimiser leur satisfaction. Chaque contrainte légale détruira beaucoup d’opportunité d’accord mutuel, c’est a dire détruira beaucoup d’emplois.

Catherine: les américains travaillent énormément et leurs vacances sont maigrelettes (au canada 2 semaines) en ce qui me concerne l’argent a peu de valeur du moment que j’en ai pour vivre normalement avec une simplicité voulue. je préfère le temps libre bien plus précieux que l’argent et mon temps libre me permet de faire des choses qui m’apportent beaucoup de satisfaction. Et je n’exploite personne pour ca…. Les libertariens m’ont au moins apporté une chose : c’est de prendre conscience du gaspillage par l’état de nos impôts.

Catherine: Désolée pour vous si vous avez eu des ennuis avec un contrôle fiscal. J’espère que tout s’est bien terminé. Mais croyez vous vraiment que ce soit pire que de se retrouver au chômage alors que vous avez des prêts à rembourser et une famille à nourrir ?

Gidmoz: Vous dites « Les libertariens m’ont au moins apporté une chose : c’est de prendre conscience du gaspillage par l’état de nos impôts ». On montre et démontre que un euro d’impôt est un euro de PIB en moins. Mais, de plus, on montre que chaque euro dépensé, c’est entre deux et quatre euros gaspillé ou détruits, ou non produits.

Catherine: si vous le dites … mais je ne comprends pas comment !

Gidmoz: La première partie de la démonstration me semble accessible. La voici: Si on vous prend 100% de votre production, vous préférez ne pas produire du tout. Si le taux de l’impôt est 100%, la production du contribuable est zéro. On ne se fatigue pas si on en retire aucun avantage.

Si le taux de l’Impôt est 0%, on produit normalement. Il n’y a pas d’impôt, donc on ne se pose pas de la question de produire moins. Entre le taux de 0% d’impôt et le taux de 100% d’impot, plus le taux de l’impôt augmentera, moins on produira. Et lorsque le taux de l’impôt sera de 100%, on verra que la production est nulle.

Donc un euro d’impôt en plus, c’est un euro de production en moins. Voyez-vous ce jeu de motivation individuelle qui conduit à une production nulle? Jusque là êtes-vous d’accord avec ma conclusion de cette première partie?

Catherine: oui je vous suit très bien, jusque là, je comprends !

Gidmoz: Je suis ravi que nous soyons d’accord sur ce premier résultat. J’ajoute que des économistes américains ont mesuré ce phénomène assez précisément. Un économiste mesurait une baisse de production 1,16 dollar pour un euro d’impôt en plus. Et un autre économiste mesurait 0,98 dollar en plus pour un dollar d’impôt en moins. Ces chiffres sont ainsi très proche de la théorie du un pour un. Ce raisonnement de pure logique a ainsi pu être mesuré, et confirmé, grâce aux statistiques.

Ce premier résultat semble être inconnu des gouvernements qui augmentent les impôts pour enrichir le pays. Non, pour enrichir le pays, il faut augmenter la production. Il faut donc diminuer les impôts. C’est une logique incontournable. Mais nos politiciens ignorent tout de la science économique. Leur seul souci est de gagner leurs sacrées élections.

Catherine: Les cabinets ministériels apportent toutes les compétences nécessaires aux élus. Seulement on dirait qu’il y a autant de théories économiques que d’économistes… qui se contredisent bien souvent. merci pour l’explication. intéressant.

Gidmoz: Un économiste important, Rothbard, a écrit « économistes et charlatans ». Ce livre est disponible en pdf sur scribd. Il y a beaucoup de charlatans parmi les économistes. Et les politiciens préfèrent embaucher les économistes qui tentent de justifier de dépenser plus pour avoir encore plus d’électeurs. Eh oui, il existe des théories débiles et des économistes charlatans qui expliquent qu’on peut gagner plus d’argent en dépensant plus, même si cette dépense est inutile.

Cette attitude des économistes charlatans est tellement sotte, que Madame Michu aura raison de douter que ces gens ont encore conservé toute leur raison. En fait, il s’agit de mensonges étatiques habituels. Des mensonges agréables à entendre et délicieux à croire. En effet, ce sont des illusions agréables fabriquées par l’Etat.

Catherine: ah oui c’est votre gourou !

Gidmoz: Gourou, non. Mais Rothbard est un très grand économiste. Je continue si vous le voulez sur la deuxième partie de la destruction par l’impôt. On a vu que un euro d’impôt est un euro de production en moins. On va voir comment un euro de subvention, c’est deux euros de produit en moins.

Catherine: oui, c’est la multiplication des pains !

Gidmoz: C’est une bonne image. Chacun croit à la multiplication de pains, a la distribution par l’Etat des butins obtenus. Au lieu de produire vraiment, on prefere dépenser beaucoup d’énergie et de temps pour espérer avec un poste dans ceci, ou une allocation dans cela. Un industriel investira dans des dossiers somptueux pour avoir une subvention pour des éoliennes. Tous ces efforts sont couteux en ne produisent rien de concret, pas de richesse nouvelle.

Il est possible de savoir le coût de ces dépenses inutiles que tous ces quémandeurs investissent pour avoir une miette de ces subventions. Ce coût dépensé en vain est égal au montant du « butin ». En effet, on investit pas plus que le gain espéré. Et chacun sait mesurer assez bien son risque de gain et ce qui lui semble utile d’investir en temps passé pour obtenir sa subvention, son allocation, ou son poste. Ce cout est donc égal au montant du butin.

Tous ces gens qui ont investit pour avoir une miette du butin n’ont pas fait un vrai travail productif qui aurait produit de vraies richesses. C’est une production perdue pour tout le monde! C’est ainsi que toute subvention induit une production inutile du même montant. cette production inutile, on peut la désigner par « destruction » systématique de toute subvention.

Catherine: « Ce cout dépensé en vain est égal au montant du « butin ». En effet, on investit pas plus que le gain espéré.  » cela ne me paraît pas du tout scientifique…..

Gidmoz: Au contraire, c’est une loi majeure de la science économique. « on investit si le gain espéré est supérieur à l’investissement ». On investit 80 pour gagner 100. C’est vrai « en tendance ».

Catherine: ah peut-être dans les entreprises mais pas dans les ménages… j’investis rien et je peux avoir une alloc si je rentre dans les bons créneaux

Gidmoz: Oui, pour une entreprise, tout est comptabilisé ou presque. Donc, on peut prouver facilement, et avec des chiffres, que toute dépense est faite pour espérer un gain. Mais pour un particulier, c’est pareil, mais il n’y a pas de chiffres pour le prouver.

Gidmoz: Pour les particuliers, il y a plusieurs cas différents. Ils sont tous en commun que l’individu dépensera un certain investissement en temps, en sacrifices, pour avoir doit à telle miette distribuée par l’État. Par exemple, il y a le phénomène de la resquille. On a presque le droit, mais avec un petit effort, un petit sacrifice, un petit coût, on bénéficiera de l’allocation ou de la subvention. Les cas sont innombrables. Et vous en connaissez certains certainement.

Catherine: non , je ne connais pas trop je ne demande aucune allocation à L’état, je ne profite même pas de la sécurité sociale préférant ne pas consulter de médecins

Gidmoz: Par exemple, l’allocation chômage. Avoir 50% de ses revenus sans travailler convient bien à certains pendant six mois. Ils peuvent se livrer à leur passion de voyager ou de collectionner les papillons. Ce travail non fait pas ces chômeurs est un exemple de non production. Cette non production est, de fait, un sorte de destruction de richesses. Cette allocation chômage induit directement une non production de la richesse qu’auraient pu produire ces chômeurs en travaillant normalement.

Catherine: Bien sûr encore faudrait il qu’il y ait du travail ! or le chômage en France atteint des records

Gidmoz: Nous en avons déjà parlé. La seule cause structurelle du chômage français est l’accumulation des interdictions de travailler. Il n’y en a pas d’autres.

Catherine: Mais c’est vrai que des chômeurs qui pourraient retrouver un emploi dans leur branche préfèrent profiter de l’indemnité tant qu’elle est versée.

Gidmoz: Oui, mais il faut aussi compter le coût de l’administration qui gère ces subventions , qui contrôlent. C’est un coût qui est souvent entre 20% et 40% du coût total. J’ignore si cette estimation a été faite pour les cotisations chômage. Ce n’est jamais négligeable. En plus, il faut compter le cout des diverses formations qui ne servent à rien du tout. Sauf a faire semblant d’aider.

Catherine: oui, c’est exact

Catherine: Bon tout ceci est très intéressant , merci pour toutes ces explications, c’est très aimable à vous. je dois me rendre à la cuisine préparer le repas du soir à bientôt

Gidmoz: On peut aussi prendre l’exemple d’une subvention à une entreprise. Cette subvention nuira aux entreprises concurrentes, lesquelles produiront moins. Une telle subvention crée une destruction de valeur d’un montant semblable au montant de la subvention. L’entreprise subventionnée produira plus cher que ses concurrents, mais vendra au cours du marché. Cette différence de cout de production sera du pur gaspillage de la subvention.

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L’ignorance rationnelle des électeurs, par Damien Thellier

Il y a une tendance surprenante dans notre société à considérer l’ignorance comme étant synonyme de manque d’intelligence ou de bêtise. La vérité, selon l’École du Public Choice, c’est qu’il est « rationnel » pour la plupart des gens de rester dans l’ignorance de certains sujets.

La raison pour laquelle l’ignorance peut être rationnelle, c’est que l’acquisition de l’information entraîne des coûts. Ces coûts peuvent être payés en temps ou en argent, mais dans tous les cas, ils ne sont pas nuls. Cela signifie que de nombreuses situations existent dans lesquelles il est tout à fait rationnel pour des gens normaux de ne pas investir trop de temps ou d’argent sur un sujet particulier.

Le cas le plus fréquent d’ignorance rationnelle se produit en période électorale. Très peu d’électeurs peuvent se permettre d’investir de leur temps ou de leur argent pour s’informer sur les questions politiques et sur les programmes des candidats. Or plus l’électeur est occupé, plus il est rationnel pour lui de rester politiquement ignorant. En effet, le coût d’acquisition de l’information est très supérieur aux avantages pouvant être retirés de cette information, d’autant que l’influence d’un vote sur le résultat de l’élection est infinitésimale par rapport à ce coût.

Le résultat de ce phénomène est la propension des électeurs à croire ce que les politiciens leur disent. La balance est systématiquement favorable aux candidats qui présentent les propositions les plus extravagantes en termes de nouveaux droits. L’examen détaillé de la façon dont ces promesses seront accomplies peut toujours être remis à plus tard ou abandonné et remplacé par une nouvelle plate-forme de promesses farfelues.

texte extrait d’un article de Damien Thellier, http://lebulletindamerique.com/2013/01/22/james-buchanan-par-damien-theillier/

Entreprise publique, entreprise privée

La gestion d’une entreprise publique peut-elle ressembler à la gestion d’une entreprise privée? Il n’est pas possible de dépasser la distinction entre gestion privée et gestion publique. Une première différence indépassable est leurs financement respectifs.

Une action publique est financée par l’impôt. Une action privée est financée par un propriétaire qui veut en retirer du profit. C’est la volonté de l’actionnaire, c’est le profit qui est le seul guide de l’action d’une société privée. Le directeur général de la société privée respecte le mandat que lui confient les actionnaires.

L’actionnaire agit par le bras du directeur. Et le directeur agit par le bras du salarié. Une rémunération prétendue « au mérite » ne peut donc pas remplacer le souffle de l’actionnaire sur chaque salarié. Elle ne peut pas remplacer le processus vertueux de la recherche du profit. Il serait ridicule de le singer. Une telle singerie n’abuserait personne dans une entreprise financée par l’État.

Il y a une deuxième conséquence de différence de gestion liée au financement. C’est la réaction du contribuable. Le libertarien considère que l’impôt est du vol, puisqu’il est une appropriation non acceptée par le propriétaire. On peut refuser cette analyse politique et juridique de la nature de l’impôt. Mais la réaction des contribuables à l’impôt est semblable à la réaction d’une victime qui se fait voler. Elle réagit pour limiter le vol ou pour diminuer les effets négatifs du vol qu’elle subit.

Une réaction du contribuable à l’impôt est un refus de produire. Ce refus de produire est proportionnel au taux de l’impôt. La production est maximale sans impôt. Elle est nulle avec un impôt de 100%. Entre l’impôt nul et l’impôt à 100%, la proportionnalité du refus de produire est une approximation acceptable. Cette proportionnalité fonde la courbe de Laffer. production=1-t, t=taux de l’impôt. recette fiscale=t(1-t)=courbe de Laffer.

Un tout autre aspect du caractère destructeur de l’action de l’État est qu’elle interdit l’action privée. cette interdiction est soit légale, soit par la subvention. Une subvention à une entreprise détruit son concurrent.

Ces divers aspects négatifs d’une action publique se retrouvent à l’identique dans toute action publique, dans toute entreprise publique. Il est donc nécessaire de distinguer, a priori, la gestion d’une entreprise publique et la gestion d’une entreprise privée. Les règles de gestion sont foncièrement dissemblables.

un élu ne représente aucun électeur

Chaque citoyen doute que « son » élu le représente correctement. La réalité est bien pire. La représentation d’un individu par un autre individu s’appelle un « mandat de représentation ». Le mandat de représentation existe dans tous les pays, et a existé à toutes les époques. Il fait partie de la vie quotidienne de chacun.

L’article 1984 du Code Civil français rappelle quelques évidences de bon sens concernant ce mandat de représentation. Le mandat de représentation est au centre de la vie de toute entreprise, de toute organisation humaine visant à un projet.

Un actionnaire qui vote en Assemblée Générale donne explicitement un mandat pour désigner le directeur général. Cet actionnaire a signé les statuts de la société commerciale. Les statuts est le contrats signé entre les actionnaires qui définit comment fonctionne la société commerciale. Ainsi le vote de l’actionnaire signifie son acceptation, a priori, du directeur élu . Cet actionnaire a ainsi nommé lui-même le directeur, même son vote était négatif. Il faut bien comprendre cela. C’est essentiel pour comprendre le mécanisme juridique d’une société commerciale.

Le directeur général de la société commerciale est ainsi nommé par l’unanimité des actionnaires de la société, sans aucune exception. Le directeur est mandaté par la totalité des actionnaires sans exception. Le directeur dispose donc du droit d’utiliser l’argent de chacun des actionnaires pour gérer l’entreprise. Le directeur agit ainsi au nom de chaque actionnaire sans exception. L’actionnaire agit par le bras du directeur. Et le directeur agit par le bras de son salarié. Son salarié est son mandataire. Le directeur est le mandataire de l’actionnaire.

Revenons au mandat politique. Après avoir remporté une élection, un élu reçoit un « mandat électif ». Qui donne ce mandat électif » à l’élu? L’électeur donne-t-il un mandat à l’élu? L’élu représente-t-il un électeur? Le mécanisme juridique de la société commerciale qui donne un mandat à l’élu s’applique-t-il à une élection politique? La réponse est non.

La Constitution de l’État français ne s’apparente pas aux statuts d’une société commerciale. Nul citoyen n’a approuvé cette constitution. Mais, me dira-t-on, un référendum a eut lieu, et qui a approuvé cette Constitution. Ceux qui n’ont pas voté et ceux qui ont voté « contre » ne sont évidemment pas engagé par cette Constitution. Mais même ceux qui ont voté « pour » n’ont voté que la moins pire des options que l’État leur proposait. C’est ainsi qu’un bulletin de vote ne constitue pas une approbation de la Constitution. Au 19e siècle, l’avocat américain Lysander Spooner, le démontrait avec une logique sans faille. http://lemennicier.bwm-mediasoft.com/article_153_.html

La lecture du Code Électoral français nous apprend que c’est l’État qui définit le mandat électif, qui l’organise, qui fixe les fonctions de l’élu, qui fixe les conditions d’exercice de la fonction de l’élu, qui fixe sa rémunération. Ce n’est pas l’électeur. C’est l’État. L’élu ne représente donc pas l’électeur. Il représente l’État. Et l’État est un organisme qui n’a jamais reçu l’agrément d’aucun citoyen.

Mais alors quel est le rôle de l’électeur dans une votation? Son bulletin de vote n’est pas un mandat de représentation. L’élu est un employé de l’État désigné par un processus de votation organisé par l’État.