peut-on avoir envie du pouvoir?
mercredi 30 janvier 2013 Laisser un commentaire
Le pouvoir est une capacité à agir sur soi-même ou sur autrui. Le pouvoir sur soi-même est une maitrise de soi et de son destin.
Le pouvoir sur les autres peut provenir, soit d’un mandat pour agir que ces autres nous ont donné. Ce mandat précise alors le nature et les limites de ce mandat pour agir. Ainsi, le directeur est le mandataire des actionnaires d’une société commerciale. Il s’agit d’un mandat donné par tous les actionnaires sans exception. L’action du directeur devient ainsi l’action de chacun de ses mandants, de chacun de ses actionnaires. Celui qui est dépositaire d’une telle confiance, d’un tel pouvoir d’agir sait qu’il agit dans la légitimité.
Mais ce pouvoir sur les autres peut provenir d’une contrainte, tel un gardien de prison dispose d’un pouvoir sur les prisonniers enfermés dans la prison. Il existe une différence de nature entre le pouvoir provenant de la volonté de celui qui accepte ce pouvoir sur lui ou sur ses biens. Et d’autre part, le pouvoir sur autrui qui provient de la coercition et de la violence.
Ainsi le pouvoir d’un responsable politique provient-il d’un mandat pour agir qui aurait été donné par chacun des citoyens, par chacun des habitants? Ou bien ce pouvoir politique provient-il de la contrainte sans qu’il existe aucun mandat donné par ceux qui vivent sous la contrainte de l’État. Et quand bien même chacun des habitants aurait donné un mandat aux politiciens, nul ne pourrait en certifier la teneur, ni même en contester l’exécution.
La différence entre le pouvoir donné et le pouvoir volé est central dans la question de la nature du pouvoir. La nature du pouvoir n’est pas du tout la même selon que le pouvoir fut donné par un consentement de chacun, ou une violence physique qui contraint chacun.
En ce sens le pouvoir politique est un pouvoir volé. Envier d’avoir un pouvoir politique est donc immoral. C’est l’envie de violer les gens dans leurs biens, dans leur volonté, dans leur conscience. Chaque action de ce pouvoir est nécessairement destructeur du droit d’un tiers.
Le pouvoir d’un directeur d’entreprise est tout autre. Il n’a de pouvoir que sur des gens qui ont donné leur consentement individuel et formel pour accepter ce pouvoir qu’il exerce sur eux. L’échange est alors nécessairement créateur de valeur, de richesse. le pouvoir donné crée de la satisfaction et des richesses économiques. Le pouvoir étatique, donc volé, détruit la satisfaction et la richesse, et crée une situation d’injustice institutionnelle.
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