la création des richesses n’a pas de limite

gidmoz: Pour moi, la création des richesses n’a pas de limite. La richesse est créée par l’homme, par l’action humaine. Plus précisément, chaque échange accepté crée une richesse pour un co-échangeur et une autre richesse pour l’autre co-échangeur. Tant que l’Homme existe, il créera plus de richesses. La seule idée qu’il existerait une limite aux richesses humaines est, pour moi, une erreur de raisonnement.

Au 18e siècle, Condillac disait que chaque échange commercial créée deux richesses pour l’humanité. Il avait raison. Et Adam Smith révélait que la richesse des Nations est produite par l’échange, qu’il désignait par « division du travail ». La ressource de l’un est la production d’un autre. Chacun sait produire plus de ressources que celles qu’ils consomme.

La décroissance provient d’une idée qui me semble fausse. La décroissance semble provenir de la croyance que les ressources utilisables par l’homme seraient limitées. Cette croyance me semble confondre « matière dans le sol de la planète » et « ressources disponibles pour les utilisateurs ».

Une thèse simple résume le fondement des théories de la décroissance: « La terre est finie. Les ressources proviennent de la Terre. On en consomme de plus en plus. Il arrivera nécessairement un moment où une ressource manquera. Pour que la vie sur terre puisse durer, il est donc nécessaire de gérer les ressources afin d’en consommer moins ». Chacune de ces phrases est fausse pour des raisons différentes. Cette thèse est donc entièrement erronée.

Manou: Salut, je suis d’accord avec ton 1er paragraphe. Après nos divergences se fondent sur la définition que nous donnons à la richesse. La richesse intrinsèque d’un bien de consommation ne dépend que de l’importance que nous lui accordons, ce qui n’a rien à voir avec la richesse intrinsèque de l’humanité, de l’activité et de l’existence humaine. La première est limitée (je t’invite pour éclairer ce point d’aborder ce sujet sous l’angle de l’ entropie: http://www.lemonde.fr/sciences/article/2012/11/08/economisons-l-entropie_1787989_1650684.html )
La deuxième est illimitée insaisissable et tjs gratuite. A+

Frédéric: ton raisonnement n’est pas faux, sauf si tu confond en terme de définition bien matériel et immatériel (je rejoint Manou El et l’entropie). La décroissance pose le postulat que dans un monde fini (ressources limités) la croissance ne peut être infini. Par contre, la bêtise humaine est illimitée . La décroissance parle de chose que l’on peut observer tous les jours : tout ce qui croit, décroit irrémédiablement. De plus, sans aller plus loin dans la critique, la croissance se fonde sur des indicateurs faussés (PIB) qui la richesse sur une destruction de biens et non d’une création de biens. Bonne journée !

Malcolm: Quelles sont ces »raisons différentes » ? En tant que thésard ça m’intéresse .

gidmoz: Vous dites « La richesse intrinsèque d’un bien de consommation ne dépend que de l’importance que nous lui accordons ». Oui. La valeur d’une chose n’existe que dans l’esprit d’un individu. La valeur d’une chose est subjective. La richesse d’un individu est l’ensemble des choses qu’il possède et qui ont, pour lui, de la valeur. La science économique s’intéresse aux richesses qu’on peut mesurer par un chiffre. Mais elle s’intéresse aussi aux richesses qu’on ne peut pas mesurer. La valeur d’une chose est un sentiment de préférence avec une autre chose. Ce sentiment de la valeur n’existe que dans l’esprit d’un individu.

Vous parlez de l’entropie. Je n’ai pas pu lire l’article du monde, n’y ayant pas droit puisque je n’y suis pas abonné. L’entropie est un mauvais concept en économie. L’entropie est un nombre. Ce nombre est égal au nombre d’états possibles des atomes d’une certaine quantité de matière. Ainsi, l’entropie mesure le désordre de ces atomes, c’est à dire le nombre d’états énergétiques possibles.

Mais un chiffre semblable à l’entropie mesure l’information. L’information est ici la quantité d’information qui a été donnée à telle matière pour devenir un objet utile. Ainsi l’Homme transforme, donne une forme, donne une « information » à un certain nombre d’atome de fer afin qu’ils deviennent une voiture automobile. La production est la quantité d’information que l’Homme donne à la matière.

Je disais que l’entropie est un mauvais concept en économie En effet ce concept ne peut pas faire la différence entre des atomes de fer ayant une forme utile pour l’homme, et des atomes de fer ayant une autre forme, laquelle forme serait inutile pour l’Homme. L’entropie ne fait pas différence entre le désordre et l’information utile à l’Homme.

« La production est la quantité d’information que l’Homme donne à la matière ». Prononcer cette phrase, c’est faire de la « métaphysique de la production ». C’est à dire découvrir que c’est l’information qui donne de la valeur à la matière. Et la quantité d’information que l’Homme peut donner à une matière n’a pas de limite. La « métaphysique de la production » démontre autrement que la quantité des richesses sur Terre ne peut pas avoir de limite. En effet la quantité d’information est, par nature, sans limite pensable.

gidmoz: Vous dites « La décroissance pose le postulat que dans un monde fini (ressources limités) la croissance ne peut être infini ». C’est exactement ce postulat que je réfute de plusieurs manières. La manière la plus élégante, mais la plus abstraite, est la réfutation par la métaphysique de la production. Voir ci-dessus.

Une autre manière de réfuter ce postulat est que tout échange accepté crée deux richesses. Une richesse pour le vendeur, et l’échange crée une autre richesse pour l’acheteur. Sinon l’un des deux refuserait. Or il n’existe aucune limite aux échanges. Il n’existe donc aucune limite à la quantité de richesses sur Terre.

Une troisième réfutation est moins abstraite. Elle consiste à dire qu’il n’existe aucune ressource naturelle car toute ressource est une ressource économique. Un investisseur trouve et découvre telle matière sur terre et se l’approprie. Il la transforme en marchandise qu’il vend. Ainsi vous n’utilisez vous-même pas de ressource naturelle. Vous achetez des marchandises. Cette précaution dans l’emploi du mot « ressource » éviterait bien des erreurs de raisonnement. Chaque découvreur de matière sur terre se l’approprie. Il en devient le seul propriétaire.

C’est aussi le cas de l’air que vous respirez. En inspirant de l’air dans vos poumons, vous vous appropriez quelques litres d’air. Puis vous expirez un air enrichi de gaz carbonique. On ne peut être propriétaire d’un bien que s’il est techniquement possible de se l’approprier. Ainsi nul n’est propriétaire de l’atmosphère. Nul n’est propriétaire des océans ni des mers.

Alors certains objecteront que telle matière permet de produire des marchandises utiles et que ces marchandises rendraient un service irremplaçable, voire vital, pour l’espèce humaine. Par exemple, certains craignent qu’un éventuel manque de pétrole serait insurmontable pour l’espèce humaine. Ils en déduisent qu’un régime politique autoritaire serait un meilleur gérant de ces matières de la Terre.

Il n’est pas démontré que le pétrole pourrait un jour manquer. De plus les services rendus par le pétrole pourraient être rendus par d’autres marchandises. En effet, un économiste étudie les phénomènes de rareté. Une marchandise peut se substituer à une autre avec un certain coefficient de substitution. Le prix d’une chose augmente quand la demande augmente ou lorsque l’offre se réduit. Il s’ensuit une tendance vers un équilibre entre l’offre et la demande.

L’actualité technologique illustre l’existence de produits de substitution. Ainsi le charbon, les schistes bitumineux, le gaz de schiste, sont des matières utilisables pour produire des services qui se substitueraient aux services rendus par les productions pétrolières.

Enfin, le risque de manquer de certaines choses fait implicitement référence au risque macro-économique de surpopulation. Ce risque de surpopulation ne peut pas exister. En effet, chaque parent procrée selon les ressources qu’il est capable de produire pour nourrir et élever ses enfants. S’il prévoit de manquer de ressources, il évite de procréer. C’est ainsi, que, depuis toujours, les êtres vivants s’adaptent aux ressources dont ils disposent. Le seul risque de surpopulation n’existe qu’au niveau du parent qui se serait trompé dans ses prévisions. Auquel cas, ses enfants mourront ou seront mal élevés.

Mais imposer une dictature totalitaire mondiale régentant les minéraux sur Terre n’empêchera pas le risque d’une erreur de prévision de parents imprévoyants. Un État sera toujours moins sage et moins prévoyant que le soin affectueux qu’un parent apporte à l’éducation de son enfant.

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À propos gidmoz
libertarien, ingénieur

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