marché et système

Un système, au sens scientifique du terme, a une signification technique précise. Pour qu’un « système » existe il est nécessaire de qualifier les éléments, les unités, les choses qui composent ce « système ». Ces « choses élémentaires » doivent être dénombrables. Et ces choses se comportent alors comme des choses munies de quelques lois prévisibles unitaires.

Dans les sciences humaines, la comparaison avec un système stimule l’esprit en suscitant des hypothèses. Mais il est rare qu’un processus social ou économique puisse être qualifié de système. En effet, il lui manque, le plus souvent, cette nécessaire condition d’être dénombrable.

Un marché ouvert n’est pas, a priori, un « système ». Un économiste ne peut pas l’analyser avec les outils intellectuels utilisés pour analyser un « système ». En effet, l’offre varie selon la volonté des producteurs, selon l’espérance de profit. Et la demande varie, elle aussi, selon les prix, selon les autres marchandises substituables, selon la volonté imprévisible des demandeurs.

Dans la mesure où la masse monétaire est contrôlée quantitativement par une Banque Centrale, on peut parler de « système » pour le système monétaire. De plus le monopole monétaire de l’Etat interdit la circulation des autres devises. Cette interdiction légale réduit l’expression de la volonté des offreurs et des demandeurs. Ce qui rend plus possible encore une analyse systémique. L’existence de la volonté humaine ira à l’encontre du modèle systémique. Une contrainte étatique limitant cette volonté humaine rend possible la qualification de « système » pour un système monétaire.

A contrario, en freebanking, la monnaie, les monnaies concurrentes et diverses forment un marché, et non pas un système. En effet, c’est le marché seul qui détermine les coûts relatifs futurs des liquidités. Je parle ici de la valeur relative future des monnaies entre elles. C’est donc le marché qui déterminera les coûts de la production d’une des monnaies en concurrence.