Entreprise publique, entreprise privée
mardi 18 décembre 2012 Laisser un commentaire
La gestion d’une entreprise publique peut-elle ressembler à la gestion d’une entreprise privée? Il n’est pas possible de dépasser la distinction entre gestion privée et gestion publique. Une première différence indépassable est leurs financement respectifs.
Une action publique est financée par l’impôt. Une action privée est financée par un propriétaire qui veut en retirer du profit. C’est la volonté de l’actionnaire, c’est le profit qui est le seul guide de l’action d’une société privée. Le directeur général de la société privée respecte le mandat que lui confient les actionnaires.
L’actionnaire agit par le bras du directeur. Et le directeur agit par le bras du salarié. Une rémunération prétendue « au mérite » ne peut donc pas remplacer le souffle de l’actionnaire sur chaque salarié. Elle ne peut pas remplacer le processus vertueux de la recherche du profit. Il serait ridicule de le singer. Une telle singerie n’abuserait personne dans une entreprise financée par l’État.
Il y a une deuxième conséquence de différence de gestion liée au financement. C’est la réaction du contribuable. Le libertarien considère que l’impôt est du vol, puisqu’il est une appropriation non acceptée par le propriétaire. On peut refuser cette analyse politique et juridique de la nature de l’impôt. Mais la réaction des contribuables à l’impôt est semblable à la réaction d’une victime qui se fait voler. Elle réagit pour limiter le vol ou pour diminuer les effets négatifs du vol qu’elle subit.
Une réaction du contribuable à l’impôt est un refus de produire. Ce refus de produire est proportionnel au taux de l’impôt. La production est maximale sans impôt. Elle est nulle avec un impôt de 100%. Entre l’impôt nul et l’impôt à 100%, la proportionnalité du refus de produire est une approximation acceptable. Cette proportionnalité fonde la courbe de Laffer. production=1-t, t=taux de l’impôt. recette fiscale=t(1-t)=courbe de Laffer.
Un tout autre aspect du caractère destructeur de l’action de l’État est qu’elle interdit l’action privée. cette interdiction est soit légale, soit par la subvention. Une subvention à une entreprise détruit son concurrent.
Ces divers aspects négatifs d’une action publique se retrouvent à l’identique dans toute action publique, dans toute entreprise publique. Il est donc nécessaire de distinguer, a priori, la gestion d’une entreprise publique et la gestion d’une entreprise privée. Les règles de gestion sont foncièrement dissemblables.
commentaires récents