échange et création de valeur

thème: L’échange volontaire est le principal moteur de création de richesse dans le Monde. Chaque échange enrichit le vendeur et enrichit l’acheteur.

titre: échange et création de valeur

Je cite un paragraphe entier de Stigliz, partie 1, chapitre 3 page 48, « Principes d’économie moderne, édition 2001. »Dans un échange volontaire entre deux individus, il n’y a que des gagnants. En effet, si l’une des parties était perdante, elle refuserait d’échanger. L’échange volontaire se caractérise donc fondamentalement par le fait que tout le monde y gagne ». fin de citation, fin de paragraphe.

J’aurai pu citer un autre ouvrage universitaire d’économie. Les quelques uns que j’ai consultés mentionnent cette même idée à peu près dans les mêmes termes. Sauf dans le gros bouquin de Samuelson. Cette idée est, selon Gregory Mankiw, un des trois principes de science économique qui est partagé par une quasi-totalité des prof universitaires d’économie. (principes d’économie, chapitre 1). En ce qui me concerne, j’estime que c’est une loi de la nature humaine. La création de richesse par l’échange volontaire est, amha, le principal moteur de la création de richesse dans le monde.

L’acheteur obtient un avantage dans l’échange. Le vendeur obtient un autre avantage. Jusque là, ces affirmations sont difficilement contestables. En micro-économie, cet avantage est prudemment appelé « surplus », et non pas « valeur ». C’est le surplus du vendeur. C’est le « surplus » de l’acheteur. Cet avantage, ce surplus, est, amha, une valeur pour l’acheteur, est une valeur pour le vendeur. Et, pour moi, cet avantage, cette valeur obtenue peut légitimement s’appeler « richesse créée par l’échange ».

Il n’existe aucune exception, amha, à cette loi de l’échange volontaire. On peut étudier certains cas extrêmes, certains cas d’école glauques pour y réfléchir. Même dans des cas de détresse humaine, cette phrase de Stiglitz reste vraie. A fortiori, elle est vrai dans tous les échanges commerciaux. Spéculation y comprise. La spéculation crée de la richesse.

Q. L’échange donne un avantage, une satisfaction, au vendeur et à l’acheteur. Mais aucune richesse ne s’est formée.

R. Un jugement de valeur est un jugement de préférence. Je préfère posséder cette chose plutôt que telle somme d’argent. Cela signifie que, pour moi, la valeur de cette chose est supérieure à cette somme d’argent. Le jugement individuel de préférence donne ainsi une valeur à chaque chose. Il ne peut pas exister un autre définition cohérente de la valeur, de la richesse. La valeur est, par essence, subjective, individuelle.

La richesse reçue par chacun est un accroissement de sa satisfaction. La « richesse » de chacun s’est accru au moment de l’échange. Certes, le mot « richesse » est ici utilisée d’une manière trop extensive. Mais, la richesse est bien de la même nature que ce sentiment de satisfaction individuelle.

En créant de la satisfaction, l’échange a nécessairement créé de la richesse.

À propos gidmoz
libertarien, ingénieur

9 Responses to échange et création de valeur

  1. La phrase de Stiglitz – prix Nobel comme M. Allais (celui du 100%monnaie) – est certes intéressante.

    Mais bien que non (encore 😉 ) Prix Nobel, je me permets der la contester.

    Tout est contestable, d’ailleurs: d’abord le mot ‘volontaire’. Je ne suis pas marxiste, mais est-ce qu’un chômeur échange réellement sa force de travail ‘volontairement’.

    Mais m^me en supposant que les échanges soient volontaires, est-ce que les ‘échangistes’ ont le m^me niveau de connaissance ou d’information. Dans l’île des naufragés, les naufragés se laissent ‘enfumer’ par le banquier.

    N’est ce pas tout le rôle du marketing (professeur pendant près de 40 ans à HEC, je connais un peu …)

    La Grèce et les grecs, volontaires pour se laisser tondre, ne se laissent-ils pas ‘enfumer’ par le FMI, pensant ‘volontairement’ que c’est la seule solution?

    Cordialement, Bruno.

    • gdm says:

      @Bruno Lemaire
      Ma démonstration sur l’échange vise à exposer un sentiment, un raisonnement, un fil conducteur entre l’échange et la richesse créée. J’ai le sentiment entier que cet exposé est rigoureux. Mais c’est un sentiment profond plus qu’une démonstration. Je pourrai avoir sombré dans l’erreur commune de l’auto-persuasion. Je ne le crois pas. Chacun des termes que j’utilise est, en lui-même, un débat immense. Oui, dans ce sens, mon raisonnement démontrant la création de valeur par l’échange est contestable.

      Vous commencez par le mot « volontaire ». Le libre-arbitre existe-t-il? Sommes-nous prédestinés par l’arrangement improbable de chacun des atomes qui composent notre corps et notre esprit? Le déterminisme scientifique s’applique-t-il par une stricte causalité des lois des forces mécaniques et des forces électriques? Napoléon demandait à Laplace, le grand mathématicien, « mais Dieu dans tout cela? Cette hypothèse, répondit Laplace, ne m’est pas nécessaire ». Ou alors, la découverte du hasard quantique aurait-il balayé la thèse du déterminisme scientifique de l’esprit?

      A mon avis, ce détour par les sciences physiques, est un faux débat. Revenons sur notre Terre humaine. Oui, chaque être humain choisit. C’est une constatation ordinaire. C’est un postulat. Il importe peu que ce libre-arbitre ne soit pas démontré scientifiquement. Il « semble » exister. Cette apparence tient lieu de réalité. Ce postulat du libre-arbitre me semble nécessaire à une meilleure compréhension du monde humain qui nous entoure. Ce fondement conséquentialiste du libre-arbitre et de l’acte volontaire me semble ainsi justifié.

      Le concept du libre-arbitre est repris par les chrétiens pour justifier la pleine responsabilité de chacun. Le salut de l’âme du Chrétien ne dépend que de lui-même. Celui qui fait le Bien ira au paradis. Celui qui a fait le Mal ira en enfer. La sanction de la responsabilité individuelle est l’éternité. Le libre-arbitre, thème de la philosophie, est nécessaire en économie. J’ignore les thèses philosophiques sur le libre-arbitre et sur l’acte volontaire. Mais l’économiste en a-t-il vraiment besoin? Peut-être pas.

      J’admets ainsi le postulat d’un libre-arbitre, et de l’existence de la volonté individuelle.

      Votre question était: « est-ce qu’un chômeur échange réellement sa force de travail ‘volontairement’ ». Oui, il peut accepter ou refuser. Le chômeur peut continuer ses recherches. Peut-être en un autre lieu. C’est une évidence. Le chômeur peut aussi accepter l’emploi et continuer à chercher ailleurs. Mon boulanger est trop cher. Mais le boulanger moins cher est trop loin. J’ai le choix. Je choisi le plus cher. Mon boulanger n’est pas responsable de mon choix.

      Vous disiez « Même en supposant que les échanges soient volontaires, est-ce que les ‘échangistes’ ont le même niveau de connaissance ou d’information ». Dans chaque échange, l’un des deux co-échangeurs ignore certaines informations qui lui auraient été utile pour mieux évaluer son avantage dans l’échange. Il remplace alors cette méconnaissance par un jugement sur le cout estimé pour acquérir l’information manquante. Ce commerçant me vend trop cher ce boulon qui me manque. Trouver un autre commerçant ayant le même boulon me couterait encore plus cher. Donc j’accepte ce prix « trop » cher.

      Vous dites « N’est ce pas tout le rôle du marketing ». Oui, le marketing est une science de l’information. Cette information est destinée au client. Elle participe au choix du client.

      Vous dites « La Grèce et les grecs, volontaires pour se laisser tondre, ne se laissent-ils pas ‘enfumer’ par le FMI, pensant ‘volontairement’ que c’est la seule solution? ». Non, il s’agit de l’État grec. Il ne s’agit pas des grecs. L’État grec est une institution qui décide selon sa logique propre. Il serait contestable de soutenir qu’un électeur aurait donné un mandat de gestion à l’État grec.

  2. Sur le mot ‘volontaire’

    Je pense que le libre arbitre existe, bien sûr. Mais quand on vous propose deux choix – comme l’exemple du prolétaire qui peut choisir de crever de faim, ou d’être exploité – c’est un choix contraint, entre la peste et le choléra.

    Mais ce n’est pas mon point principal (à propos, les phrases que vous prêtez à Monge, en règle général on parle plutôt de Laplace)

    Mon point portait sur les informations dont on dispose au moment de ce choix.

    J’ai aussi mentionné le fait qu’un échange profitable à deux échangistes peut ne pas plaire à un troisième larron (exemple d’un mari qui trompe sa femme, par exemple)

    Si vous vous intéressez à la philosophie, je ne peux que vous conseiller de lire les travaux de C. Tresmontant: je ne m’en lasse jamais.

    Cordialement, Bruno.

    • gdm says:

      @Bruno Lemaire
      [merci pour Laplace et pour Tresmontant]
      Le chômeur a toujours le choix. Il peut choisir de s’expatrier, ou de devenir voleur, ou d’accepter le job provisoirement pour mieux chercher ailleurs. Chaque choix a un coût et un avantage. Il choisit. Le terme « être exploité » est devenu une interjection subjective et sans contenu. Il me semble ici inapproprié.

      Si le chômeur habite en un lieu où une seule entreprise existe, c’est le cas classique du monopsone local. Un autre entreprise se créera si les employés ne sont pas satisfaits. Ou bien les gens déménageront. C’est une affaire de profit et de coût pour chacun.

      Un échange est profitable aux deux co-échangeurs. Mais rien n’est dit sur l’influence sur les tiers. C’est un problème différent. Deux malfrats organisent une agression contre un tiers. Ils conviennent d’un contrat qui les enrichit mutuellement.

      C’est déjà un magnifique résultat de la science économique de dire qu’un échange volontaire crée de la richesse pour les deux co-échangeurs. Certes, cette affirmation est restreinte à deux personnes. Mais c’est le socle de nombreux raisonnements solides.

  3. @gdm

    Si le seul apport de la science économique était:

    C’est déjà un magnifique résultat de la science économique de dire qu’un échange volontaire crée de la richesse pour les deux co-échangeurs.

    ce serait un peu pauvre.

    D’autant plus, comme vous l’avez admis, qu’on néglige ainsi toute externalité négative (mon exemple ‘moral’ du mari volage).

    Je sais bien que l’on peut tout justifier en économie, information imparfaite, assymétrie de l’information, etc.

    Mais parlons alors des optimum au sens de Pareto. Est-ce que les échanges ‘volontaires’ dont vous parlez sont des optimum au sens de Pareto. ? J’en soute. Au sens de Nash, peut être. souvenez vous du paradoxe du prisonnier. Là encore question d’information et de confiance.

    Mais le pire, dans vos raisonnements, c’est qu’ils sont atemporels et statiques ( c’est toujours le cas en économie néo-classique). Nous ne sommes pas dans une situation figée, dans laquelle le temps n’existerait pas, le temps de la production, le temps de l’information.

    Quant au marketing, science de l’information. Ouais. C’est aussi science de la désinformation, ou de l’information manipulée. Je ne suis pas contre, tant qu’il y a des contre-pouvoirs.

    Cordialement, Bruno Lemaire

    • gdm says:

      @Bruno Lemaire
      Le droit de propriété sur une chose est exclusif et cessible. Ce droit peut être une construction juridique. Ou bien ce droit peut provenir d’un Droit Naturel. Le propriétaire dispose exclusivement de son bien pour le détruire ou pour le céder. Du moins lorsque ce droit droit de propriété est idéal, tel le droit de propriété sur une pomme. Je mange ma pomme, je la jette, ou je la vend.

      Aucun tiers n’a pas accès à l’usage de mon bien. Je ne cause aucune nuisance aux aux tiers en disposant de ma pomme à ma guise. Je ne nuis pas aux tiers lorsque je vend une pomme ou que j’en achète une. Un tiers ne peut trouver aucun motif valable de se plaindre devant un Tribunal au motif que je vend ou que j’achète des pommes.

      Je disais « ‘C’est déjà un magnifique résultat de la science économique de dire qu’un échange volontaire crée de la richesse pour les deux co-échangeurs' ». Vous disiez que ce seul apport de la science économique serait un peu pauvre. Je ne suis pas d’accord. Un échange de droit de propriétés légitimes entre un vendeur et un acheteur ne peut pas nuire à un tiers. C’est une conséquence directe de la nature du Droit de propriété. Ainsi, cet échange enrichit le vendeur et l’acheteur sans nuire à aucun tiers. C’est une démonstration que le commerce ne nuit à quiconque et enrichit le commerçant et son client.

      Une second magnifique résultat est que le commerce crée de la richesse.

      Une intervention de l’État dans la transaction entre le client et le commerçant est inutile et toujours nuisible. En effet, les deux co-échangeurs sont eux-mêmes capables de trouver le meilleur surplus pour l’un et pour l’autre. Si un tiers était nécessaire, l’un des deux l’aurait requis dans la transaction. Or ce n’est pas le cas. L’intervention de l’État est donc une source de cout dans la transaction.

      Je ne vois pas le rapport avec de mes remarques avec l’optimum de Pareto.
      Que voulez-vous dire lorsque vous dites que mon raisonnement est « a-temporel » et « statique »?

    • Sur les échanges a-temporels et statiques, je vous propose de vous reporter à Joan robinson, l’une des plus grandes économistes du XXième siècle.

      Elle disait que l’approche économique néo-classique ne fonctionnerait que pour une économie de camps de prisonniers, sans lien entre le passé, le présent et l’avenir. Une courbe d’offre, statique, faisant face à une courbe de demande, statique elle aussi, les échanges n’ayant lieu que simultanément, et à l’équilibre.

      Au contraire, l’économie est un système dynamique, en perpétuelle évolution. C’est ce qu’avait compris, en dépit de toute son idéologie, un Karl Marx, et un sylvio Gessel, bien sûr. Keynes n’est qu’un ‘petit’ suiveur, ou plutôt, il avait sans doute bien compris tout cela, mais pour diverses raisons n’a pas voulu aller aussi loin.

  4. olivier says:

    Bonsoir,
    j’aimerais vous poser quelques questions :
    – Le Japon et l’UE sont partis « en guerre » contre les spéculateurs, selon vous est-ce une bonne nouvelle ?
    – Il n’existe pas de « vraie » définition du spéculateur. Un trader, est-il un spéculateur ? Avez des noms de personnes connues (Jérome Kerviel par exemple),?
    – Au final, peut-on s’en passer ou avons-nous vraiment besoin d’eux ?
    Je vous remercie par avance de prendre du temps pour me répondre.
    Olivier.

    • gidmoz says:

      @olivier
      La spéculation est un ensemble d’actes d’achat et de vente d’un type de marchandise. Je nomme ici « marchandise » au sens large tout « bien économique marchand ». C’est à dire aussi bien les objets physiques que les titres financiers.

      Qu’un bien appartient à Monsieur A ou à Monsieur B ne concerne nullement les tiers. Le prix de leur échange résulte d’une appréciation différente de la valeur de cette marchandise par le vendeur et par l’acheteur. Le vendeur juge que la valeur du bien est inférieur au prix de vente, sinon, il ne vendrai pas. Et l’acheteur juge que le valeur du bien est supérieure au prix d’achat sinon, il n’achèterait pas. Le vendeur juge s’être enrichit. L’acheteur juge s’être enrichit. Ils ont raison tous les deux. En effet, la valeur est un acte de la pensée, un acte individuel.

      Le prix résulte d’une négociation entre le jugement du vendeur et le jugement de l’acheteur. L’information du prix de la transaction est parfois publique. Elle est alors utile à tous, car elle informe chacun du jugement du jugement de valeur de Messieurs A et B sur cette marchandise. Chacun futur acheteur ou vendeur d’une telle marchandise en tiendra compte pour son propre jugement de valeur sur une telle marchandise.

      L’acte du vendeur est juste et conforme au droit puisqu’il vend son droit de propriété sur un bien qui lui appartient. L’achat de l’acheteur est, lui aussi, conforme au droit puisqu’il achète avec son argent. D’une succession d’actes justes, résulte nécessairement une situation juste. Chaque vente est juste en droit et en morale. Chaque transaction est utile à Monsieur A et à Monsieur B , mais aussi à ceux qui s’intéressent au prix d’échange de cette marchandise.

      Accuser la spéculation de faire monter les prix ou de les faire descendre abusivement est une erreur intellectuelle. C’est accuser le thermomètre de faire monter la température. Ou bien c’est accuser les acheteurs et les vendeurs d’être influencés par les prix des autres achats et ventes de cette même marchandises. Ces deux accusations contre les spéculateurs sont aussi vaines l’une que l’autre.

      Tout économiste sait que la spéculation est nécessaire et utile. C’est un sujet clos au plan de la science économique, et en Droit. Vous me dites que certains États veulent partir « en guerre » contre la spéculation. Un État cherche toujours un bouc-émissaire pour expliquer au peuple crédule, et ignorant des sciences économiques, tel dysfonctionnement dont il est la véritable cause. La spéculation, comme tout ce qui est compliqué à comprendre, est le terrain idéal pour enfumer le peuple. Un État réussira toujours à trouver un économiste charlatant, et avide d’honneur étatique, pour déshonorer la science économique et soutenir que la spéculation serait nuisible.

      Un État ne survit que par sa capacité à fabriquer des illusions destinées à enfumer le peuple dans tous les domaines. Le sociologue vient au secours de l’économiste pour expliquer ces procédés de fabrication d’illusions découverts depuis deux siècles. D’abord Ricardo, puis l’économiste italien Puviani l’ont longuement expliqué et théorisé dans de nombreux exemples. Plus récemment, l’économiste François Guillaumat a rassemblé et classé ces nombreux procédés d’ « illusion fiscale ».

      Nous avons vu que la spéculation est juridiquement bonne. Nul ne peut valablement accuser un spéculateur d’aucune infraction, ni d’aucune conséquence nuisible sur la société. Maintenant, pourquoi les spéculateurs travaillent et vivent de leur travail. En quoi consiste leur travail? Le travail du spéculateur est de découvrir la valeur future d’une marchandise. Il étudie les statistiques, les avis des experts sur tel ou tel produit. Le spéculateur qui analyse bien réussit à anticiper correctement la valeur future une marchandise. En cela, le spéculateur est la seule manière de connaitre l’avenir économique d’une société. Il joue son argent sur la valeur de telle chose dans l’avenir.

      Un des bienfaits de la spéculation est de réduire la volatilité des cours d’une marchandise autour d’un certain cours moyen. Je l’explique dans un exemple simple, et avec des mots simples, dans mon papier « la spéculation en bref » dans mon blog.

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